Troisième session avec l'ASIAIR : la prise en main s'affine encore et j'apprécie vraiment l'aide à la mise en station, surtout sans polaire visible.
Troisième session également en étant obligé de shooter vers l'Est, donc au dessus de Paris, à cause de ces @!%µ*#& de travaux côté Ouest ! (et j'en ai encore pour un moment).
Images unitaires : - lights : 42 x 120 s. - 20 darks - flats
Matériel utilisé : - ASI 533 MC Pro à -10°C - Lunette Skywatcher 72ED - Filtre IDAS NBZ - Monture NEQ5 autoguidée (lunette guide "chercheur" 9x50 + ASI 290MC) - ASIAIR
Elle dormait dans son carton depuis déjà un petit moment faute de temps et j'ai enfin eu deux brèves occasions pour commencer à me familiariser avec la chose.
Les circonstances étaient toutefois plus extrèmes que jamais : toujours le ciel pourri de la petite couronne de Paris, mais si d'habitude je shoot à l'opposé de Paris, cette fois des travaux m'ont obligé à shooter en pointant pas loin au dessus de la tour Montparnasse. Et si on ajoute à cela une Lune à plus de 90% et un léger voile nuageux ... Bref : j'aime les défis !
Tout d'abord quelques réponses aux questions que je me posais avant d'utiliser l'ASIAIR, moi qui suis plutôt habitué à un PC pour shooter en pantoufles avec Sharpcap et à guider avec PhD2.
Est-ce que je vais pouvoir mettre en station facilement, alors que je ne peux pas pointer Polaris de chez moi, comme le permet le "drift align" de PhD2 ? (ouais j'ai ça aussi comme handicape)
Sur ce point la réponse est oui : le "All Sky Polar Align" est vraiment bien fichu et en 5 minutes j'avais un petit smiley qui me disait pouvoir passer à la phase suivante
Est-ce que je vais pouvoir supprimer le plat de spaghettis USB/DC qui rend les manipulations toujours un peu acrobatiques ?
Encore oui, même si j'ai dû investir dans une alimentation 11A pour pouvoir n'avoir qu'un seul bloc alimentant l'ASIAIR, la caméra ASI533MC et la monture.
Est-ce que je vais pouvoir paramétrer mes plans de prise de vue comme avec Sharpcap ?
Bien entendu, même si j'ai mis un peu de temps à comprendre le fonctionnement pour faire dans un même "plan" à la fois des lights et des flats (je fais parti de ces gens qui ne lisent les manuels que sous la torture)
Est-ce que je vais pouvoiir utiliser mon PC pour me connecter à l'ASIAIR quand je l'ai avec moi car "le téléphone c'est quand même un peu petit et j'ai pas envie d'investir dans une tablette juste pour ça" ?
Oui, c'est possible avec la VM Bluestacks, d'ailleurs recommandée par ZWO lorsque l'on souhaite utiliser l'ASIAIR ainsi.
Et pour récupérer mes données ?
Très simple aussi : j'ai simplement récupéré les images sur la SD card le premier soir, et je suis passé par Ethernet le second !
Bref, c'était donc une bonne première expérience avec la boi-boite, même s'il persiste quelques doutes ou frustrations de mon côté :
Le système de mise au point (c'est la première étape avant même le plate-solving et l'alignement) : je n'ai pas de moteur de mise au point (peut-être un jour) et en manuel j'ai trouvé l'IHM un peu confuse et surtout les diagrammes peu réactifs.
Le fait que seule une application mobile soit disponible je trouve ça pas terrible, même si la mobilité est l'une des raisons d'être principale de l'engin : d'une part l'écran d'un téléphone c'est pas très confortable, et surtout l'application est liée à l'obsolescence des OS des téléphones. Dans 5 ans si je veux toujours utiliser mon ASIAIR il faudra que ZWO ait maintenu comme il faut l'application pour qu'elle soit compatible avec les nouvelles versions d'OS éventuelles. Ce point peut paraitre mineur mais fatalement ça tiitille mon esprit d'ingénieur : pourquoi ne pas avoir fait une appliication front-end directement embarquée sur le boitier et accessible depuis n'importe quel navigateur ? Encore mieux : pourquoi ne pas avoir mis l'application cliente en Open Source (l'intelligence étant du côté du boitier) et publié une API d'accès au boitier pour permettre à la communauté astro de développer ses propres front-end ?
L'antenne WiFi livrée a l'air vraiment m...ique et je ne lui donne pas 6 mois avant de rendre l'âme : je vais la remplacer par un autre modèle plus robuste et sans doute avec un gain plus élevé pour pouvoir se connecter de plus loin.
J'ai failli louper l'option permettant de régler la stratégie de correction du guidage (North/South/Auto) ; c'est clairement ma faute car elle était sous mes yeux. Du coup j'ai fait pas mal de clichés inexploitables car la correction était en mode AUTO ...
J'ai pour le coup vraiment loupé l'option "dithering" dans les paramètres de guidage : elle ne devait pas être super visible mais j'ai vu dans la doc (car finalement des fois je les regarde un peu quand même) que c'était bien entendu possible.
Voici donc pour mes premières impressions, lors de deux sessions réalisées dans des conditions vraiment abracadabrantesques !!!
La suite :
- Exploiter l'ASIAIR en mode nomade : c'est quand même pour ça que je l'ai achetée - Essayer le mode "live stacking" : j'ai juste tenté le truc 5 minutes, ça a l'air pas mal, mais ce n'est pas une durée suffisante pour obtenir quelque chose sous mon ciel
Et les photos ? Bon, vues les conditions ce ne sont clairement pas les images du siècle : seulement 23 lights de 120 secondes, 20 flats et les darks issus de mes librairies.
Matériel utilisé : - ASI 533 MC Pro à -10°C, gain 101 - Lunette Skywatcher 72ED - filtre L-Pro - monture NEQ5 - ASIAIR Plus
A gauche l'empilement des 23 images prises les 2 et 3 Avril 2023, et à droite un empilement multi-sessions 2022/2023.
Un peu tard mais pas trop tard pour la comète ZTF, enfin photographiée depuis mon balcon.
On est bien loin de la qualité de ce que j'avais pu sortir de la comète Neowise mais bon ... On va faire avec.
Matériel utilisé :
- ASI 533 MC Pro à -10°C - Lunette Skywatcher 72ED - filtre L-Pro (par forcément l'idée du siècle : j'aurai du mettre aucun filtre) - monture NEQ5 autoguidée (guideur 9x50 + ASI 290MC)
Images : - lights : 38 x 60 s + 60 x 30 s - 20 darks - 20 flats