Le ciel profond et l'astronomie de balcon : incompatible ?

 Pratiquer l'astrophotographie depuis un balcon de la petite couronne Parisienne n'est pas une discipline facile ! Je m'en rends compte à chaque fois que j'ai la chance de pouvoir pratiquer sous un meilleur ciel, en Bretagne ou ailleurs, et que "tout paraît plus simple".

Néanmoins, en tout cas me concernant, il est largement possible de se faire plaisir, même avec un matériel standard et même en ciel profond.

Voici une photo de mon "installation" et des captures d'écran, prises il y a quelques jours lors d'une session consacrée aux nébuleuses M8, M17 et M16.

session lagon

Première difficulté, comme on peut le voir sur la photo : le ciel est vraiment, mais vraiment tout pourri. Il est donc assez primordial de prévoir LE bon filtre et de ne shooter que les cibles adaptées à ce filtre : pour les nébuleuses, le filtre IDAZS NBZ utilisé ce soir là fait des miracles. Idem pour le tube (ici, j'ai sorti ma lulu Skywatcher 72ED).

Seconde difficulté : l'espace exigu. Ici, rajouter du matériel ou utiliser une monture plus imposante que ma NEQ5 serait impossible. 

Troisième difficulté : le champ de vision restreint. Dans mon cas je peux raisonnablement cibler du Sud au Nord-Ouest, et en dessous de 60° d'élévation. Mais pour l'Est et le Nord, c'est mort.

Dernière difficulté, toujours liée au champ de vision : je ne vois pas le Nord céleste pour la mise en station. Heureusement, je m'en sors assez bien avec la fonction Drift Align de PHD2, que j'utilise pour auto-guider avec un simple chercheur 9x50. Et puis en se servant de marques au sol comme repères pour le pied, ça va vite. 

Une fois la monture alignée, c'est finalement assez confortable : un oeil sur PHD2 pour vérifier que le guidage reste bon ...


guidage lagon

capture lagon
 .. et l'autre sur SharpCap pour vérifier le signal, regarder le temps restant et surveiller la température de la caméra ASI 533MC. Ce soir là, en pleine canicule, impossible d'atteindre les -10°C auxquels je shoot habituellement : j'ai du me "contenter" de -5°C. 
Pendant que les poses défilent, je fais quelques empilements partiels de ce qui sort de la caméra avec Pixinsight pour me faire une idée de ce que donnera l'image finale, et éventuellement réajuster quelques paramètres comme le temps de pose.


pix lagon

integration lagon

Au bout d'une dizaine de minutes de poses, on sait déjà si la session sera fructueuse ou non ....

Je n'en ai pas parlé mais l'hiver, une fois la mise en station effectuée, s'il fait trop froid dehors, je peux également me connecter en Wifi à mon PC astro et tout piloter à distance dans la chaleur de mon salon. Mais là ça devient peut être un peu trop confortable ...

Je n'ai pas encore terminé le traitement des trois nébuleuses ciblées ce soir là mais je sais déjà que ça devrait être pas mal : à suivre ...

Vous pouvez retrouver la liste du matériel et des logiciels utilisés ici.

 

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